Artisan 05
Chinkin
Incrustation de feuilles d'or dans le motif sculpté
Un autre style de décoration nommé chinkin consiste à graver un motif sur une surface laquée unie à l'aide d'un rabot, et à incruster une feuille d'or ou de la poussière d'or dans la partie sculptée, pour rehausser le décor. La surface est sculptée en dernier lieu, après l'application finale de l'urushi, et cette étape exige une concentration extrême même chez les artisans confirmés car elle n'autorise aucune erreur. Une fois l'excès d'or épousseté, le dessin se révèle dans toute sa délicatesse et la profondeur de son lustre. La technique du chinkin de Kawatsura est si sophistiquée que certains artisans ont reçu des prix d'excellence pour leur travail. Les rendus varient selon la profondeur et l'épaisseur de la gravure, et la finesse des lignes qui se relient ou s'entrecroisent. Le volume et l'intensité des nuances d'une même teinte dorée diffèrent selon l'angle de vue, offrant une fascinante richesse d'expression.
Étapes de production
01.
Reproduction du motif
Une esquisse est dessinée sur un pochoir en papier, calquée au verso avec du pigment puis frottée avec un pinceau pour reproduire le tracé. Dans le cas de motifs simples, la sculpture se fait directement, sans l'aide d'un croquis.

Esquisse au fusain sur un pochoir.
02.
Gravure et sculpture des motifs
On grave d'abord les contours du dessin, avant de sculpter les motifs en points et en lignes très fins. Les artisans eux-mêmes fabriquent leurs différents fers à graver qui leur permettront de s'adapter à l'épaisseur et au style de la réalisation, qu'il s'agisse d'un dessin au trait, d'un décor plat ou d'une calligraphie.
03.
Incrustation de feuille d'or
On fait pénétrer l'urushi qui va servir d'adhésif dans la gravure. Une feuille d'or est ensuite appliquée en la frottant avec une balle de coton, à laquelle on ajoute parfois une poudre d'or mat ou brillant, ou encore un pigment blanc ou rouge pour rehausser la couleur.
04.
Finitions
Une fois que l'urushi, la feuille d'or et les pigments forment une surface sèche, l'excédent d'or est épousseté avec du washi - papier japonais - pour finaliser le processus.